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A bas Bismarck et vive Boulanger!

Villemer - Musique de FĂ©licien Vargues

1887 -




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La peur au ventre la mort sur la face
Tuant l'honneur, servant les appétits
Abandonnant la Lorraine et l'Alsace
Devant Bismarck ils se sont aplatis.
De reculards peuplant leur ministère
Ils ont chassé le soldat, le vaillant
Qui fièrement, sans peur et sans mystère
Sur nos drapeaux écrivait

Refrain
Honte aux trembleurs, traîtres à la patrie
Place aux vaillants qui veulent nous venger
Reniant les valets, la France entière crie
A bas Bismarck et vive Boulanger
A bas Bismarck et vive Boulanger

Déjà marqué par la mort qui l'attire
Dans son palais pleins de lauriers sanglants
Le vieux Guillaume écrasé par l'Empire
Étreint son sceptre entre ses bras sanglants
Quand le matin sous sa fenêtre passe
Un régiment chantant la garde au Rhin
Tous les échos qui traversent l'espace
Dans son palais répondent ce refrain

Moltke, penché sur la carte de France
Ainsi qu'in chien fait de l'os à ronger
Cherche toujours, ivre de suffisance
Quelle province il pourrait égorger
Est-ce à Nancy qu'il poussera son règne ?
Est-ce à Dijon qu'il sera sacré Dieu ?
Mais tout à coup, sur la carte qui saigne
Il voit surgir ces mots en traits de feu

Dans les bosquets de Varzin, saoul de bière
Le chancelier dans sa barbe sourit
Car sous sa main, la France toute entière
S'est, pense-t-il courbée avec Ferry
D'être prudent, il ne prend plus la peine
Il nous insulte aujourd'hui sans pudeur
Quand s'éveillant dans la branche d'un chêne
Un merle franc lui siffle avec ardeur

Calme et rêveur sur son socle de Pierre
Le grand lion de Belfort voit venir
Les régiments qui gardent la frontière
Sous Négrier qui saura la franchir
Passe soudain la nouvelle funeste :
Les allemands gouvernent à Paris !
Mais au lion qui rugit et proteste
Les régiments répondent par ces cris :

Tristes effets d'un moment de faiblesse
Quand Boulanger du pouvoir est banni
Livrant ses poings au vainqueur qui l'oppresse
L'Alsace en pleurs se dit : "Tout est fini !"
Mais dans Strasbourg, dernier soldat de France
Kleber s'éveille et bravant les prussiens
A l'horizon découvrant l'espérance
Sa fière voix rugit aux Alsaciens :

Hier, au mépris des lois de la décence
Ministre mort, mais toujours député
Le Tonkinois, oui, Ferry l'Impudence
A la tribune est encore remonté
Il va parler, mentir, mentir sans trêve
Quand tout à coup, écrasé de mépris
Il voit la Chambre entière qui se lève
Montrant son front où ces mots sont écrits :

Voici Juillet et la date immortelle
De la Patrie et le la Liberté
Le grand Paris à son passé fidèle
Jusqu'à Longchamps joyeux s'est transporté
Superbe espoir fleuri sur nos ruines
Voici venir le vainqueur de demain
Et tout à coup de toutes les poitrines
Ce même cri jaillit de leur chemin :

Ah ! Souviens-toi, souviens-toi bien, ô France
Du fier soldat qui vengeant tes revers
Allait te rendre, après ta confiance
Ta grande place au front de l'univers
Tu n'es pas seule à garder sa mémoire
A la Russie, à cette soeur du Nord
Ouvre tes bras sous l'arc-en-ciel de la gloire
Et toutes deux chantez avec transport :

Par tout le sang de la France meurtrie
Par le passé, par les morts à venger
Avec le Tsar, pour Dieu, France, pour la patrie
Mort aux Prussiens, et vive Boulanger !
































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