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La bataille de Waterloo

Paroles de Eugène de Pradel

1821 -



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CD Histoire de France - Anthologie


I
Tout le camp sommeille
Le général veille
L'aurore vermeille
Ne luit pas encore
Sur l'enceinte immense
Dans l'ombre s'élance
Et plane en silence
L'oiseau de la mort.
L'âme tranquille
Le chef habile
De son asile
Sort dès le matin
Son oeil embrasse
Le vaste espace
Et sa main trace
L'arrêt du destin.

II
Guerrier intrépide
D'un mot il décide
L'attaque rapide
Et sur un tambour
L'art pour lui conspire
Son génie inspire
Les soins de l'empire
Et l'ordre du jour
Quand dans la plaine
Lueur lointaine
Indique à peine
Les feux opposés
Nos chefs s'assemblent
Nos rangs s'ébranlent
Nos bivouacs tremblent
Sous leurs pas pressés.

III
Notre artillerie
Est en batterie
Notre infanterie
Manoeuvre est s'étend
Phalanges plus belles
Nos lanciers fidèles
Volent sur leurs ailes
Où Mars les attend
Les dragons passent
Les flots s'amassent
Nos hussards lassent
Leurs fougueux coursiers
Troupe éclatante
Masse importante
A l'oeil présente
Nos fiers cuirassiers.

IV
La trompette sonne
Le clairon raisonne
Le coursier frissonne
Prêt à s'échapper
L'ennemi s'agite
Pour couvrir la fuite
De ses corps d'élite
La mort va frapper !
Mais il surmonte
L'effroi que dompte
La juste honte
D'un pareil succès
Son artifice
D'un bois propice
Sert la milice
Du brave Écossais.

V
Nos flanqueurs s'avancent
Nos chasseurs s'élancent
Nos lanciers balancent
Leurs terribles dards
Vivez dans l'Histoire
Soldats que la Gloire
Mène à la victoire
Sous nos étendards !
La charge sonne
Le bronze tonne
Le boulet sillonne
Moissonne les rangs
Et la fumée
Dans l'air semée
Couvre l'armée
De ses noirs torrents.

VI
La garde s'engage
S'ouvrant un passage
Au sein d'un nuage
D'épaisses vapeurs
Nos vieilles moustaches
Montrent leurs panaches
Flottant sur les haches
De nos vieux sapeurs
Comme la foudre
Qu'on voit se dissoudre
Et mettre en poudre
Des cèdres altiers
Leurs glaives percent
Leurs bras renversent
Leurs coups dispersent
Des carrés entiers.

VII
L'ennemi succombe
Il chancelle, il tombe
Et déjà la tombe
Reçoit ses débris
Ses soldats pâlissent
Ses coursiers frémissent
Les airs retentissent
De funestes cris !
Destin étrange
Soudain tout change
Le crime arrange
Un succès vendu
Nos rangs se brisent
Nos feux s'épuisent
Des traîtres disent
Que tout est perdu !

VIII
Mais crainte frivole
Le vainqueur d'Arcole
Paraît et revole
Au lieu du danger
Ses braves l'entourent
D'ardeur ils concourent
Et d'autres accourent
Prompts à nous venger
L'armée entière
Dans sa carrière
Voit la poussière
Au loin s'élever
Troupe inattendue
Qu'on croyait perdue
Tu nous es rendue
Et viens nous sauver.

IX
L'ivresse circule
Puissant véhicule !
Espoir trop crédule !
Tout à coup, grands dieux !
Erreur passagère
Faveur mensongère
C'est l'aigle étrangère
Qui s'offre à nos yeux !
Nos invincibles
Inaccessibles
Aux coups sensibles
Du destin fatal
Forts de courage
Bravent l'orage
Et du carnage
Donnent le signal.

X
Les masses s'écroulent
Des flots de sang coulent
D'ardents chevaux foulent
Des corps palpitants
La faux de la guerre
Les feux de tonnerre
Ont jonché la terre
De membres sanglants
Traits magnanimes !
Efforts sublimes
Que de victimes
Vont encore s'offrir !
L'heure est funeste
Tout nous l'atteste
Il ne nous reste
Qu'à vaincre ou mourir.

XI
Belliqueuse garde
L'anglais te regarde
Admire et retarde
Ses feux et ton sort
Ses lignes s'entrouvrent
Et vers toi découvrent
Cent bouches qui s'ouvrent
Pour donner la mort
Troupe immortelle
Sa voix t'appelle:
" - Français ! - dit-elle -
Chargés de lauriers
Tout nous seconde
La foudre gronde
Sauvez du Monde
Les premiers Guerriers !"

XII
Fortune, tu braves
Vainement nos braves
Des Français esclaves ?
Desseins superflus !
Tu peux les entendre
" - Nous savons attendre
La mort sans nous rendre !"
Ils n'existent plus...
































Cette chanson existe sur les CD suivants :

L'Histoire de France

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