
Chaque matin, au lever de l'aurore,
Voyez passer ces pauvres ouvriers,
La face blême et fatigués
encore,
Où s'en vont-ils ? se rendre
aux ateliers,
Petits et grands les garçons
et les filles,
Malgré le vent, la neige et
le grand froid,
Jusqu'aux vieillards et les mères
de famille,
Pour le travail ils ont quitté
leur toit
Saluez riches heureux, ces pauvres en
haillons,
Saluez se sont eux qui gagnent vos
millions.
Ces ouvriers en quittant leur demeure
Sont-ils certains de revenir le soir
?
Car il n'est pas de jour ni même
d'heure
Que l'on en voit victime du devoir,
Car le travail est un champ de bataille
Où l'ouvrier est toujours le
vaincu
S'il est blessé qu'importe qu'il
s'en aille,
A l'hôpital puisqu'il n'a pas
d'écu.
Saluez riches heureux, ces pauvres en
haillons,
Saluez se sont eux qui gagnent vos
millions.
Combien voit-on d'ouvriers, d'ouvrières
Blessés soudain par un terrible
engin,
Que reste-t-il pour eux, c'est la misère,
En récompense d'aller tendre
la main,
Et sans pitié, l'on repousse
ces braves
Après avoir rempli les coffres
d'or,
Les travailleurs ne sont que des esclaves
Sous les courroux des maîtres
du trésor.
Saluez riches heureux, ces pauvres en
haillons,
Saluez se sont eux qui gagnent vos
millions.
Que lui faut il à l'ouvrier qui
travaille,
Etre payé le prix de sa sueur,
Vivre un peu mieux que couché
sur la paille,
Un bon repos après son dur labeur
Avoir du pain au repas sur la table,
Pouvoir donner ce qu'il faut aux enfants,
Pour son repos, un peu de confortable
Afin qu'il puisse travailler plus longtemps
Saluez riches heureux, ces pauvres en
haillons,
Saluez se sont eux qui gagnent vos
millions.