Malborough est le nom
d'un général anglais qui combattit contre les français
à la bataille de Malpaquet en 1709, sous le règne de Louis
XIV. Mais contrairement à ce que laisse croire la chanson, Jean
Churchill, duc de Malborough mourut chez lui en 1722 d'une attaque d'apoplexie.
Cependant, cette bataille où commandait Malbrough, avait été
rude, et la victoire française très indécise, les
soldats firent les paroles de cette chanson probablement le soir de la
bataille, pour se moquer du général ennemi qu'ils croyaient
mort.
La chanson fut ensuite
oubliée, survivant seulement dans quelques coins de campagne. "Malbrough
s'en va-t-en guerre" fut mise à la mode en 1781 à la cour
de Louis XVI par la nourrice du dauphin. Cette brave femme, Mme Poitrine
(!) berçait le royal enfant au son de cette chanson, et bien vite,
tout Versailles apprit le refrain de cette complainte guerrière
si entraînante. L'air fut vite si populaire que Beaumarchais le fit
chanter par Chérubin dans "le Mariage de Figaro", changeant les
paroles et remplaçant le refrain par "Que mon coeur, que mon coeur
a de peine".
Enfin, il paraît
que Napoléon lui même l'entonnait à chaque fois qu'il
montait à cheval pour partir en campagne!
L'air de la chanson est
probablement très ancien. On retrouve dans les paroles le souvenir
des chansons de geste du moyen âge et les habitudes des châtelaines
qui montaient à la tour pour guetter le retour de leur châtelain...
On y retrouve également le thème et beaucoup de détails
d'une autre chanson très ancienne : "Le
convoi du Duc de Guise" improvisée par les soldats en 1563 après
la mort de leur maître.